Après les récents décès de Robert Altman, Jack Palance, Francis Girod et le compositeur Basil Poledouris, ce jeudi 23 Novembre 2006, c’est au tour de l’immense acteur Philippe Noiret de quitter pour toujours les plateaux, et, avec cette disparition, c’est tout un pan du cinéma français qui disparaît. L’un des derniers parmi les géants, il est resté pour bon nombre de personnes un homme généreux qui a su donner à ses personnages une humanité toujours présente. Aborder son parcours c’est parler des rencontres – dont ce couple uni qu’il formait avec l’actrice Monique Chaumette depuis 1962 – qu’il a fait au cours de ses 50 ans de carrière. De Gérard Philippe – Période TNP - à Bertrand Tavernier en passant par Jean Rochefort, Annie Girardot, cet artiste qui a joué avec les plus grands tels que Signoret, Gabin, Gassman a toujours su rester humble et habité d’une gentillesse toujours présente. Sa carrière débute en 1956 sous l’œil de la caméra d’Agnès Varda mais c’est en 1966 qu’il commence à émerger aux côtés de Catherine Deneuve dans "La vie de château" puis vient l’année 1968 et la révélation pour les spectateurs lorsque Yves Robert le dirige dans la comédie "Alexandre Le Bienheureux". En 1973 commence sa collaboration fructueuse avec le réalisateur Bertrand Tavernier c’est ainsi que se succèderont "L’horloger de Saint-Paul" "Que la fête commence" (74) et "Le juge et l’assassin" (1975) aux côtés de Michel Galabru. Mais si on parle de l’imposante filmographie de Mr Noiret on se doit de citer le film "Le vieux fusil" qui lui valut un César, qui s’avèrera être le tout premier césar du "meilleur acteur", et qui est aujourd’hui une référence en obtenant toujours le même engouement lorsqu’il passe à la télé. Un second césar lui sera remis pour son rôle dans le film de Bertrand Tavernier "La vie et rien d’autre". A côté de ces classiques il y aura aussi des comédies plus légères tournées par Philippe de Broca (Tendre Poulet ; On a volé la cuisse de Jupiter), Claude Zidi qui lui donnera en 1984 un rôle dans "Les ripoux", film qui rencontrera un tel succès critique et public que suivront deux suites tout aussi réussies. En Italie, tout le monde se souviendra de lui pour son interprétation d’Alfredo dans le très beau film de Giuseppe Tornatore "Cinéma Paradiso". Et en France, on regrettera cette soudaine absence qui laisse un vide énorme. Il y a, maintenant, une de ces étoiles qui brille haut dans le ciel et, qui, pour nous spectateurs comblés par tant de qualités artistiques et humaines brillera à jamais pour nous rappeler qu’à un moment dans le monde du cinéma pour les uns et dans la vie pour d’autres, est passé un artiste, un homme qui nous a donné ce qu’il y avait de meilleur en lui.
Article écrit par Patrick L.
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