Clément Eugène Jean Maurice Cocteau naît place Sully à Maisons-Laffitte (Yvelines, France), dans la maison de son grand-père maternel, le 5 juillet 1889 dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, Georges Alfred Cocteau, né le 8 juillet 1842 à Melun (Seine-et-Marne, France), avocat et peintre amateur, et sa mère, Marie Junia Émilie Eugénie Lecomte, née le 21 septembre 1855 à Maisons-Laffitte (Yvelines, France), se sont mariés le 7 juillet 1875 dans le 9e arrondissement de Paris. Son grand-père paternel, Athanase Cocteau (1798-1865) était notaire et maire de Melun (Seine-et-Marne, France) ; son grand-père maternel, Eugène Lecomte (1828-1906), agent de change et collectionneur d'art et son oncle maternel, Raymond Lecomte, diplomate. Il a une sœur aînée, Marthe (1877-1958) et un grand frère, Paul (1881-1961).
Il découvre le théâtre et le cinéma à l'âge de 6 ans lorsque sa mère lui ramène des programmes de ses multiples sorties. Alors soigneusement collectionnés par le jeune garçon qui imagine les décors, le texte et la musique, prémices d'un futur homme caméléon. Son père qui vivait de ses rentes se suicide le 5 avril 1898 à Paris. Jean Cocteau, qui n'a pas 9 ans, porte longtemps cette blessure.
Dès l'âge de 15 ans, Cocteau quitte le cocon familial pour étudier au lycée Condorcet à Paris avec notamment comme camarade le vénéneux Pierre Dargelos qui exerce sur lui une véritable fascination. Manifestant peu d'intérêt pour les études, il est renvoyé du lycée pour indiscipline en 1904 et rate son baccalauréat deux fois. C'est le tragédien Édouard de Max qui le premier lui porte attention et, fasciné par son style, le fait connaître du tout Paris au cours d'une matinée poétique qu'il organise au théâtre Femina avec le premier récital des poésies du jeune Cocteau.
Il publie son premier recueil de poèmes à compte d'auteur, La Lampe d'Aladin inspiré des Mille et Une Nuits, en 1909 et devient alors connu dans les cercles artistiques bohème comme le "prince frivole". C'est sous ce titre qu'il publie son second recueil de poèmes en 1910. Il fréquente les salons parisiens comme celui de la poétesse Anna de Noailles où il croise Maurice Barrès et l'abbé Arthur Mugnier auquel il se confie. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse..." Il est également fasciné par le maître des ballets russes Serge de Diaghilev et ses artistes principaux, le peintre Léon Bakst et le danseur Vaslav Nijinsky. La rencontre avec Diaghilev qu'il veut étonner marque la première crise dans la création coctalienne : il renie ses recueils de poèmes, pastiches assez ampoulés, et se rapproche de l'avant-garde cubiste et futuriste. De sa collaboration avec les artistes russes naissent Le Dieu bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Bakst sur une musique composée par Reynaldo Hahn, puis Parade, ballet produit en 1917 avec des costumes et décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre inspire à Guillaume Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création de ce mouvement artistique, dont les membres ont rapidement exclu Cocteau. Il collabore au mouvement dada et a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis musiciens, les Six, dont il devient le porte-parole.
Ayant été réformé du service militaire, Cocteau décide néanmoins de participer à la Première Guerre mondiale comme ambulancier avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros mais est rapidement démobilisé pour raisons de santé. Il rejoint Paris et reprend ses activités artistiques. Par ailleurs, il écrit sur cette guerre le roman Thomas l’Imposteur. Dans les années 1920, Cocteau rejoint les cercles littéraires autour de Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès.
En 1924, il écrit une adaptation de Roméo et Juliette, créée à Paris, au théâtre de La Cigale le 2 juin 1924, avec les décors et costumes de Jean Hugo et la musique adaptée d’après les airs populaires anglais arrangés et instrumentés par Roger Désormière.
En juin 1919, Max Jacob lui présente le jeune poète Raymond Radiguet (1903-1923). Il exerce sur la courte carrière de ce dernier une influence prépondérante : Jean Cocteau aussitôt devine — "À quoi ? Je me le demande", écrit-il plus tard dans La Difficulté d'être — un talent caché. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l’encourage et le fait travailler ; il l’aide ensuite à publier ses vers dans les revues d’avant-garde, notamment dans SIC et dans Littérature. Les deux hommes entreprennent beaucoup de voyages ensemble et nouent une relation amoureuse. Toujours en admiration devant le talent littéraire de Radiguet, Cocteau promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrange pour faire publier par Grasset Le Diable au corps — une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme dont le mari est au front et un homme plus jeune —, exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du Nouveau Monde pour le roman.
En 1921, il collabore avec le groupe des Six pour le livret argumentaire des Mariés de la tour Eiffel, œuvre collective qui lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d'Erik Satie qui en est le mentor. En 1921 également, Cocteau organise une rencontre entre Radiguet et un de ses amis, le secrétaire général du Quai d'Orsay, Philippe Berthelot. La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet, en 1923, crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau n'aurait même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation des Noces par les Ballets russes à Monte-Carlo. Cocteau, lui-même, qualifie beaucoup plus tard son attitude de "réaction de stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à sa liaison fortuite avec Louis Laloy, le directeur de l'Opéra de Monte-Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'en sevrer ont une influence décisive sur son modèle littéraire. Le 31 août 1927, lors de son inculpation pour "infraction aux lois sur les substances vénéneuses", la police découvre à son domicile 6, rue de Surène, un attirail complet de fumeur d'opium. Par suite d'interventions d'hommes politiques influents, cette affaire n'a pas eu de suites judiciaires. Son livre le plus connu, Les Enfants Terribles (1929), est d'ailleurs écrit en une semaine, au cours d'un difficile sevrage.
C'est à l'hôtel Welcome à Villefranche-sur-Mer, où il réside, que Jean Cocteau lie connaissance avec la famille Bourgoint ; ils se sont connus à travers un ami commun, Christian Bérard, un peintre qui réalisa les décors des pièces de théâtre de Cocteau. Les Bourgoint avaient trois enfants, les jumeaux Maxime et Jeanne, et le cadet Jean. Jeanne et Jean Bourgoint revirent Cocteau en 1925. Jean Cocteau rencontre à Meudon, le 15 juin 1925 chez les Maritain, Charles Henrion. Ce disciple de Charles de Foucauld, vêtu d'un burnous blanc orné du Sacré-Cœur rouge, fait une grande impression sur Cocteau, qui se convertit — temporairement — au catholicisme. Le 19 octobre, Jean Cocteau communie, entouré de Jean Bourgoint et de Maurice Sachs. Ils se fréquentent jusqu'en 1929, date à laquelle Jeanne se suicide, laissant son frère démuni. Le jeune homme entrera dans les Ordres. La vie de Jeanne et de Jean Bourgoint impressionne tant Cocteau qu'il se met presque aussitôt à écrire leur histoire qui deviendra Les Enfants terribles (1929).
En 1926, il rencontre le jeune écrivain Jean Desbordes dont il tombe amoureux et avec qui il vit pendant 7 ans. La réputation de Cocteau était scandaleuse, en partie parce qu'il vivait son homosexualité sans la cacher, sans non plus la revendiquer, selon les codes de l'époque. Son travail est émaillé de nombreuses critiques envers l'homophobie.
En 1928, est publié Le Livre blanc, son roman homoérotique et en grande partie autobiographique sans indication de l'auteur mais dont Cocteau signera en 1930 la préface de la seconde édition accompagnée de dessins explicites, considéré comme un classique de la littérature gay. Il a néanmoins eu quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Dans les années 1930, Cocteau a une liaison avec la princesse Nathalie Paley, fille issue du mariage morganatique d'un grand duc de Russie, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle devient enceinte de Cocteau, mais la grossesse ne peut être menée à son terme, ce qui plonge le poète et la jeune femme dans un profond désarroi. Cocteau évoque la fausse couche de Nathalie dans Le passé défini, et dit que cet avortement serait la conséquence d'une scène violente avec Marie-Laure de Noailles : "Elle est responsable de l'avortement de Nathalie". Cependant, Cocteau ayant initié la princesse à l'opium, il se peut qu'il y ait eu des répercussions dues à cette drogue sur la grossesse.
Dans les années 1930, alors qu'il demeure 9, rue Vignon, Jean Cocteau expérimente avec le peintre Jean Crotti, qui est le mari de Suzanne Duchamp, le gemmail et c'est probablement de cette période que date sa relation avec Marcel Duchamp malgré l'opposition d'André Breton.
Vers 1933, Cocteau fait la connaissance de Marcel Khill qui devient son compagnon et joue, à sa création, le rôle du messager de Corinthe dans La Machine infernale. Ils font ensemble, en 1936, un tour du monde en 80 jours relaté par Jean Cocteau dans Tour du monde en 80 jours. Mon premier voyage (1936).
En 1937, Cocteau rencontre Jean Marais, au profil identique à celui d’Éphèbe, que Cocteau dessine sans cesse et qui dira à son sujet "Je ne l’ai pas connu, je l’ai reconnu". Il lancera la carrière d'acteur et avec qui il formera jusqu'à sa mort avec une grande fidélité, malgré quelques éloignements ponctuels, un des premiers exemples connus et reconnus de couple homosexuel masculin en France et dont il fut tour à tour Pygmalion, amant, ami, père et surtout le meilleur associé.
En 1940, Le Bel Indifférent, une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, est un énorme succès. Il travaille également avec Pablo Picasso et Coco Chanel sur plusieurs projets, est l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes, et lutte contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte.
Jean Cocteau joue un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale, les résistants l'accusent de collaboration avec les Allemands, une partie de son passé (1939-1944) reste mystérieuse. Jean Cocteau écrit pendant l’Occupation dans l’hebdomadaire collaborationniste La Gerbe créé par l'écrivain breton Alphonse de Châteaubriant. Il écrit également dans le journal Comoedia sous la direction de René Delange.
Cocteau est d'ordinaire assez réservé quant à l'affirmation de son engagement politique. Pendant l'Occupation, il fait preuve d'un certain pacifisme — "L'honneur de la France", écrit-il dans son Journal du 5 mai 1942, "sera peut-être, un jour, d'avoir refusé de se battre" —, mais surtout, il n'hésite pas à accueillir Arno Breker, sculpteur officiel du troisième Reich, lorsque celui-ci expose à Paris pendant l'été 1942. Leni Riefenstahl bénéficie de sa protection après la guerre pendant 7 ans. Durant l'Occupation, on retrouve Cocteau parmi les vedettes régulièrement invitées à l'antenne de la chaîne de télévision allemande Fernsehsender Paris, jusqu'à la libération de la capitale.
En 1941, la décision du préfet de police d'interdire sa Machine à écrire est annulée par la Propaganda Abteilung, soucieuse de ne pas trop museler la muse française. Reste qu'à la Libération, il est rapidement acquitté par le Comité national du cinéma et le Comité national des écrivains devant lequel il ne se présente pas, comités d'épuration devant lesquels il comparaît pour collaboration.
À l'occasion d'un reportage sur les écrivains du Palais-Royal, Jean Cocteau fait la connaissance du photographe Pierre Jahan. En 1946, les Éditions du Compas éditent La mort et les statues, ouvrage pour lequel Cocteau rédige les poèmes qui sont en regard des photographies prises clandestinement, en décembre 1941, par Pierre Jahan sur les statues de bronze réquisitionnées par le régime de Vichy puis envoyées à la fonte pour la mobilisation des métaux non ferreux pour soutenir l'effort de guerre allemand.
En 1947, Cocteau fait la connaissance d'un jeune Lorrain, Édouard Dermit, qu'il surnomme Doudou et dont il fait son jardinier, son chauffeur, un acteur et son amant. Cocteau l'adoptera officiellement à la fin de sa vie et en fait son légataire universel, qui supervisera à titre posthume la réalisation des dernières créations de Cocteau, notamment les vitraux de l'Église Saint-Maximin de Metz .
Quelques immenses succès firent passer Cocteau à la postérité : le roman Les Enfants terribles, la pièce de théâtre Les Parents terribles de 1938, le film La Belle et la Bête. Devenu une référence cinématographique, il préside le jury du Festival de Cannes de 1953, puis celui de 1954. Au printemps 1950, Jean Cocteau est invité par Francine Weisweiller, l'épouse d'Alec Weisweiller, le riche héritier de la Société Shell, à venir passer une semaine de vacances dans leur villa Santo Sospir, à la pointe de Saint-Jean-Cap-Ferrat, à laquelle il se rend avec son amant du moment le poète Gabriel Arnaud. L'artiste commence bientôt par dessiner sur les murs blancs un Apollon au-dessus de la cheminée du salon ; encouragé par Henri Matisse, il entreprend de décorer tout le reste de la maison où il se plaît tellement qu'il y revient pendant 11 ans ; et de proche en proche, il décore ainsi entièrement la villa de fresques a tempera, de mosaïques et d'une tapisserie sur des thèmes de la mythologie grecque ou de la Bible, utilisant la couleur pour la première fois. Il y fait venir par la suite un grand nombre de célébrités, entre autres Pablo Picasso, Charlie Chaplin et Jean Marais qui s'initie à la peinture à l'huile. C'est par amitié pour Jean Cocteau que Francine Weisweiller baptise son yacht Orphée II.
Le 3 mars 1955, il est élu à l'Académie française, par 17 voix contre 11 à l'historien Jérôme Carcopino et prend le fauteuil libéré par Jérôme Tharaud.
En 1960, l'artiste tourne Le Testament d'Orphée avec le soutien financier de François Truffaut. Parallèlement, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Giono et de l'abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en décembre 1963 pour les objecteurs.
Cocteau n'est pas là pour s'en féliciter : le 10 octobre 1963, apprenant la mort de son amie Édith Piaf, il est pris d'une crise d'étouffement et succombe quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt (Essone, France), le 11 octobre 1963. Cependant, Jean Marais déclare dans un entretien télévisé le 12 octobre 1963 : "Il est mort d'un œdème du poumon, son cœur a flanché. Il aimait beaucoup Édith mais je ne pense pas que ce soit la mort d'Édith qui ait provoqué la mort de Jean". Lors de ses obsèques, la presse et les personnalités sont nombreuses à rendre un dernier hommage au poète : Marlène Dietrich, Zizi Jeanmaire, Roland Petit, Daniel Gélin, René Clair, Gilbert Bécaud, Georges Auric, Jean Wiener, Piéral...
Jean Cocteau vécut longtemps à Paris au Palais-Royal au 36, rue de Montpensier, où une plaque commémorative lui rend hommage. Sa maison de Milly-la-Forêt (Essone, France), la Maison Jean-Cocteau, est devenue un musée, inauguré le 22 juin 2010.
1948, France, Drame
Réalisé par Jean Cocteau Scénario de Jean Cocteau d'après sa pièce de théâtre du même nom
Photographie de Christian Matras Musique de Georges Auric Décors de Georges Wakhevitch Direction artistique de Christian Bérard
Costumes de Marcel Escoffier
Montage de Claude Ibéria
Son de René Longuet
Scripte de Marie-Thérèse Cabon
Durée 1 h 35
Avec Edwige Feuillère, Jean Marais, Jean Debucourt, Silvia Monfort, Jacques Varennes, Yvonne de Bray, Edward Stirling, Gilles Quéant, Capucine, Guy Favières, Yves Massard...
Résumé : Vers la fin du 19ème siècle, dans un petit royaume de l'Est, une jeune reine, veuve depuis peu, s'ennuie et s'étiole loin des médiocres intrigues de Cour. Stanislas, un jeune anarchiste, ressemblant étrangement à l'époux défunt est introduit par le machiavélique chef de la Police, auprès de la Reine afin de commettre un régicide. Mais l'amour naissant, fatal et mortel va unir pour trois jours les deux protagonistes...
1948, France, Drame
Réalisé par Jean Cocteau Scénario de Jean Cocteau d'après sa pièce de théâtre du même nom
Assistant réalisateur : Claude Pinoteau & Raymond Leboursier
Photographie de Michel Kelber Musique de Georges Auric Décors de Guy de Gastyne
Direction artistique de Christian Bérard
Costumes de Marcel Escoffier
Montage de Jacqueline Sadoul
Son de Antoine Archimbaud Scripte de Rosy Jégou
Durée 1 h 35
Résumé : La dramatique pression familiale sur l'existence affective d'un couple. En effet, le jeune Michel aime avec passion la séduisante Madeleine qui est aussi, en passant, la maîtresse du père du garçon, ce qu'ignore ce dernier. La mère du jeune homme éprouve un amour immodéré pour son rejeton et aimerait bien mettre fin à la relation amoureuse du couple. Heureusement, il y a tante Léonie qui s'évertue à trouver des arrangements et des compromis à la terrible tension qui tournoie...
1949, France, Drame
Réalisé par Jean-Pierre Melville
Scénario de Jean-Pierre Melville & Jean Cocteau d'après son roman du même nom
Assistant réalisateur : Claude Pinoteau, Serge Bourguignon, Michel Drach & Jacques Guymont
Photographie de Henri Decaë Musique de Giuseppe Torelli
Décors de Jean-Pierre Melville & Emile Mathys
Costumes de Christian Dior
Montage de Monique Bonnot
Son de Jacques Gallois
Mixage de Jacques Carrère Durée 1 h 35
Avec Nicole Stéphane, Édouard Dermit, Jacques Bernard, Renée Cosima, Roger Gaillard, Jean-Marie Robain, Annabel Buffet, Rachel Devirys, Jean Cocteau (Voix)...
Résumé : Après la mort de leur mère, Élisabeth et Paul, frère et sœur orphelins livrés à eux-mêmes et liés par une affection exclusive, vivent ensemble dans leur grand appartement parisien. Ils se sont construits un univers chimérique régi par de sibyllins symboles. Leur chambre est un véritable sanctuaire où trône un "trésor" chargé d'une signification également connue d'eux seuls. Élisabeth rencontre Michaël et l'épouse, mais, le jour suivant, il meurt lors d'un accident sans que leur mariage ait été consommé. Elle hérite de la fortune de Michaël, dont un vaste hôtel particulier où Paul vient la rejoindre avec leur fameux trésor. Gérard, un camarade de Paul et son amie Agathe, qui ressemble étrangement à Dargelos (un collégien que Paul idolâtre), viennent bientôt habiter avec eux. Mais lorsqu'Élisabeth comprend que l'amour naît entre son frère et Agathe, telle une divinité grecque, une sorte de Parque, elle tisse une toile machiavélique afin que son frère ne puisse lui échapper...
1964, France, Drame
Réalisé par Georges Franju
Assistant réalisateur : Christian de Chalonge
Scénario de Georges Franju, Raphaël Cluzel, Michel Worms & Jean Cocteau d'après son roman
Photographie de Marcel Fradetal
Musique de Georges Auric Décors de Claude Pignot & René Calviera
Montage de Gilbert Natot
Son d'André Hervée
Durée 1 h 34
Avec Emmanuelle Riva, Jean Servais, Fabrice Rouleau, Sophie Darès, Michel Vitold, Jean-Roger Caussimon, Edouard Dermit, Gabrielle Dorziat, Bernard Lavalette, Jean Ozenne, Edith Scob, Rosy Varte, Jean Marais (Voix)...
Résumé : Dans l'exode qui marque la progression des Allemands vers Paris en septembre 1914, la princesse de Bormes est presque seule de son monde restée dans la capitale. Il lui vient l'idée de transformer son hôtel particulier en hôpital qu'elle-même approvisionnera en blessés qu'elle ira en voiture chercher au front. Apparaît alors comme par miracle un jeune sous-lieutenant qui se dit neveu du général de Fontenoy : Guillaume-Thomas. Son nom prestigieux aplanit toutes les difficultés. Thomas accompagne la princesse dans son équipée et son comportement sous le feu est bizarre. Quant à la princesse, elle comprend vite que sa place n'est pas là, et se cantonne désormais dans des rôles d'organisatrice de kermesses...
1980, Italie/Allemagne, Drame
Réalisé par Michelangelo Antonioni
Scénario de Michelangelo Antonioni & Tonino Guerra d'après la pièce L'aigle à deux têtes
Photographie de Luciano Tovoli Musique de Guido Turchi
Décors de Mischa Scandella
Costumes de Vittoria Guaita
Montage de Michelangelo Antonioni & Francesco Grandoni
Mixage de Fausto Ancillai
Montage son de Fiorenza Muller & Alessandro Peticca
Durée 2 h 09
Avec Monica Vitti, Paolo Bonacelli, Franco Branciaroli, Luigi Diberti, Elisabetta Pozzi, Amad Saha Alan, Carla Buzzanca, Franco Moscon...
Résumé : Sébastien, un jeune poète révolutionnaire, s'introduit au château d'Oberwald pour commettre un attentat contre la reine du royaume. Blessé par les gardes, il s'évanouit aux pieds de celle-ci, qui le dissimule dans sa chambre. Vivant recluse depuis l'assassinat du roi, la reine ne demande qu'à connaître un sort similaire à celui de son mari. Elle propose alors un pacte au jeune homme : elle le gardera trois jours à son service, durée au cours de laquelle il devra la tuer, sans quoi elle le livrera au chef de la police, l'ignoble comte de Foehn. Ils tombent cependant rapidement sous le charme l'un de l'autre...
1988, Espagne, Comédie Dramatique
Réalisé par Pedro Almodóvar Scénario de Pedro Almodóvar d'après la pièce de théâtre "La voix humaine"
Photographie de José Luis Alcaine
Musique de Bernardo Bonezzi
Décors d'Emilio Cañuelo & Félix Murcia
Costumes de José María de Cossío
Montage de José Salcedo
Son de Gilles Ortion
Mixage d'Eduardo Fernández
Scripte de Marisa Ibarra
Durée 1 h 30
Avec Carmen Maura, Antonio Banderas, Julieta Serrano, María Barranco, Rossy de Palma, Kiti Mánver, Guillermo Montesinos, Chus Lampreave, Imanol Uribe...
Résumé : Pepa fait du doublage de films dans un studio de Madrid. Iván, un de ses collègues, est devenu son amant. Un soir, en rentrant chez elle, la jeune femme trouve un message sur son répondeur. C'est Iván, qui lui annonce froidement qu'il la quitte. Désorientée, Pepa éprouve le besoin de faire le point. Elle tente néanmoins de reprendre contact avec l'inconstant et le harcèle jusqu'à ce qu'elle tombe sur son épouse. Plus tard, ayant passé une annonce pour louer son appartement, Pepa reçoit un jeune couple, Carlos et Marisa. Rapidement, elle se rend compte que Carlos est le fils d'Iván. Les évènements ne cessent de s'enchaîner ; Pepa rencontre continuellement des personnes proches de son ancien amant. Malheureusement, elle ne parvient pas à lui remettre la main dessus...
Prix & Récompenses :
European film award 1988 : Meilleur jeune film & meilleure actrice.
David Di Donatello 1989 : Meilleur réalisateur étranger.
2003, France, Téléfilm
Réalisé par Josée Dayan
Scénario de Pascal Bonitzer d'après la pièce de théâtre éponyme
Photographie de Caroline Champetier & Elfi Mikesch
Musique de Bruno Coulais Décors de Philippe L'Eveque & Pierre-François Limbosch
Costumes de Mimi Lempicka
Montage de Fred Béraud-Dufour
Son de Miguel Rejas
Mixage de Jean-Paul Loublier
Montage son de Michel Crivellaro
Scripte de Jacqueline Granier-Deferre
Durée 1 h 30
Résumé : Quand Michel, 22 ans, annonce à ses parents qu'il est amoureux, sa mère Yvonne est complètement perdue : elle croit qu'elle va perdre le plus cher à ses yeux, l'amour de son fils. Quant à son père, George, il est tout affligé : c'est sa maîtresse, Madeleine que Michel aime. Yvonne et George dépendent financièrement et émotionnellement de Léo, la tante de Michel, dont George a été follement amoureux. Avec son aide, les parents vont tout faire pour détruire l'amour qui lie le jeune homme à Madeleine...
1940, France/Italie, Comédie
Réalisé par Marcel L'Herbier
Scénario de Marcel L'Herbier & André Cerf d'après la pièce "La Comédie du bonheur" de Nicolas Evreinoff
Dialogues de Jean Cocteau Photographie de Maurice Desfassiaux
Musique de Jacques Ibert & Paul Misraki (Chansons)
Décors de René Moulaert & Marcel Magniez
Montage de Jacques Manuel
Durée 1 h 48
Résumé : Bienfaiteur ou fou, le banquier Jourdain que sa famille a fait enfermer, s'évade, se réfugie dans une pension de famille et décide de rendre heureux ceux qui ne le sont pas. Trois acteurs professionnels vont s'appliquer à métamorphoser trois existences. Anita console le triste Fedor, Deribin fait la cour à la maussade Aglae, Félix persuade Lydia qu'elle est jolie. Cependant...
LA MALIBRAN
1944, France, Biopic
Réalisé par Sacha Guitry Scénario de Sacha Guitry Photographie de Jean Bachelet & Fédote Bourgasoff
Musique de Louis Beydts
Décors de Jacques Dumesnil & Henri Ménessier
Costumes de Noitell
Montage d'Alice Dumas
Son de René Lécuyer
Scripte de Dagmar Bolin
Durée 1 h 35
Avec Geori-Boué, Suzy Prim, Mona Goya, Jacques Jansen, Jean Weber, Jean Debucourt, Mario Podesta, Louis Arnoult, Jeanne Fusier-Gir, Jacques Castelot, Robert Favart, André Carnège, Marcel Lévesque, Jean Cocteau, Denis d'Inès, Geneviève Guitry, Jacques Varennes, Sacha Guitry, Louis Beydts...
Résumé : Apprenant avec consternation la mort de la grande cantatrice, La Malibran, la comtesse Merlin dicte la biographie de la défunte en présence de Rossini et d'Alfred de Musset. Maria-Félicia naquit chez le célèbre ténor Garcia, son futur professeur. Sa carrière débute dès l'âge de 5 ans à Naples...
1946, France, Fantastique
Réalisé par Jean Cocteau Assistant à la réalisation : René Clément
Scénario & dialogues de Jean Cocteau d'après le conte "La Belle et la Bête" de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Photographie de Henri Alekan Musique de Georges Auric Décors de Christian Bérard, René Moulaert & Lucien Carré
Costumes de Marcel Escoffier, Christian Bérard & Antonio Castillo
Montage de Claude Ibéria
Son de Jacques Lebreton & Jacques Carrère Scripte de Lucile Costa
Durée 1 h 26
Avec Josette Day, Jean Marais, Marcel André, Michel Auclair, Mila Parely, Nane Germon, Raoul Marco, Jean Cocteau (Voix), Noël Blin, Christian Marquand, Gilles Watteaux...
Résumé : Il était une fois. une jeune fille, Belle, qui était bonne et affectueuse. Son père étant tombé au pouvoir de la "Bête", un monstre doté d'un pouvoir magique, elle s'offrit comme otage. Et, peu à peu, elle se prit de pitié, de compréhension, puis d'amour pour le monstre...
1949, Tchécoslovaquie, Animation
Réalisé par Jirí Trnka & Milos Makovec
Scénario de Vítezslav Nezval, Jirí Trnka & Jirí Brdecka d'après le conte éponyme
Adaptation française : Jean Cocteau Adaptation anglaise : Phyllis McGinley
Photographie de Ferdinand Pecenka
Musique de Václav Trojan
Direction artistique de Jirí Trnka
Montage d'Helena Lebdusková & Jirí Trnka
Son de Josef Zavadil
Durée 1 h 12
Avec Helena Patockova, Jaromir Sobotoa, Detsky pevecky sbor Jana Kuhna, Boris Karloff (Voix version anglaise)...
Résumé : Dans son magnifique palais, l’empereur de Chine collectionne des objets merveilleux. Mais le rossignol qui, dit-on, chante mieux que personne, manque à sa collection. Guidés par une petite fille, ses fidèles serviteurs s’aventurent dans les marais, à la recherche de l’oiseau féérique...
Prix & Récompenses : Festival de Locarno 1955 : Prix de la radio suisse-italienne.
1950, France, Court-métrage
Réalisé par Yannick Bellon
Scénario de Yannick Bellon & Colette Photographie d'André Dumaître
Musique de Guy Bernard
Son de Pierre-Louis Calvet Assistant caméra : Jean Penzer
Durée 0 h 21
Avec Colette, Jean Cocteau, Maurice Goudeket, Pauline Tissandier, Georges Wague...
Résumé : Un document sur la vie et l'œuvre de l'écrivain Colette. Petit-déjeuner avec discussion sur le film qui doit se tourner, commençant par l'évocation de la première maison qu'elle a occupée, dans le petit village de Saint-Sauveur-en-Puisaye où elle est née, le 28 janvier 1873. Enfance heureuse. Mariage sans réelle importance. Vit à Paris. Un détour par la pantomime pour subvenir à ses besoins, sous le nom de Colette Willy, encouragée par Georges Wague. Séjourne à Passy dans un superbe chalet en bois. Devient mère. Vit en Bretagne, en bord de mer. Elle occupera ainsi quatorze habitations différentes. Visite de Jean Cocteau, voisin...
1951, France/Italie, Drame
Réalisé par Isidore Isou
Scénario d'Isidore Isou
Photographie de Nat Saufer
Musique de Daniel Guarrigue
Montage de Suzanne Cabon
Son de Jacques Boutiron & Marcel Ormancey
Durée 2 h 00
Avec Isidore Isou, Jean-Louis Barrault, Blanchette Brunoy, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Danièle Delorme, Edouard Dermit, Daniel Gélin, Marcel Achard...
Résumé : Composé de poèmes lettristes, ce film ne recherche aucune synchronisation entre l'image et le son...
1959, France, Fantastique
Réalisé par Jean Cocteau Scénario de Jean Cocteau Réalisateur assistant : Etienne Périer & Claude Pinoteau
Photographie de Roland Pontoizeau
Musique de Georges Auric & Martial Solal
Décors de Pierre Guffroy
Costumes de Janine Janet
Montage de Marie-Josèphe Yoyotte
Son de Pierre-André Bertrand & René Sarazin
Scripte de Lucile Costa
Durée 1 h 17
Résumé : Mort et résurrection du poète. Frappé par une balle, le poète Jean Cocteau rebondit dans un autre temps. Vie et mort, présent et futur, monstres et imagination, angoisses et fantasmes, c'est le Testament du poète cinéaste, sa biographie sans aucun souci de chronologie...
1961, France/Italie, Historique
Réalisé par Jean Delannoy Scénario de Jean Cocteau & Jean Delannoy d'après le roman du même nom de Madame De Lafayette
Photographie de Henri Alekan Musique de Georges Auric Décors de René Renoux Costumes de Marcel Escoffier & Pierre Cardin
Montage de Henri Taverna Son de Jacques Lebreton
Scripte de Claude Vériat
Durée 1 h 41
Résumé : Le soir du mariage de Mademoiselle de Chartres avec le Prince de Clèves, un grand bal est donné à la cour du Louvres. Au cours d'une figure de danse, la jeune princesse se retrouve sans cavalier. Le roi (Henri II) lui donne un gage : inviter le premier arrivant. Celui qui entre alors est le Duc de Nemours, le plus brillant et jeune seigneur de la Cour. Madame de Clèves apprend bien vite quel est cet homme qui l'a troublée. Elle le reverra souvent, à travers cette vie fastueuse de la cour, au jeu de paume, au tournoi, à la chasse. Le Vidame de Chartres, cousin de la Princesse et ami de Nemours, a perdu une lettre d'amour. Si elle parvient entre les mains de Catherine de Médicis, les jours du Vidame sont comptés. Un perfide bouffon persuade la Princesse de Clèves que cette lettre est adressée au Duc de Nemours. Le chagrin de la princesse est visible. Nemours tente de se justifier. S'il accepte de passer pour le destinataire de la lettre, c'est pour sauver le Vidame. Ensemble, ils brûlent la lettre dangereuse. Mais Catherine de Médicis exige cette lettre...
Bibliographie
Poésie :
1909 : La Lampe d'Aladin
1910 : Le Prince frivole, Mercure de France
1912 : La Danse de Sophocle - Prix Jules-Davaine de l’Académie française en 1913
1919 : Ode à Picasso
1919 : Le Cap de Bonne-Espérance
1920 : Escale
1920 : Poésies (1917-1920)
1922 : Vocabulaire
1923 : La Rose de François
1923 : Plain-Chant
1925 : Cri écrit
1926 : L'Ange Heurtebise, Librairie Stock
1927 : Opéra
1934 : Mythologie (publié avec dix lithographies de Giorgio De Chirico)
1939 : Énigmes
1941 : Allégories, éditions de La Nouvelle Revue française, Gallimard
1945 : Léone
1946 : La Crucifixion
1948 : Poèmes
1952 : Le Chiffre sept, Seghers
1952 : La Nappe du Catalan (en collaboration avec Georges Hugnet)
1953 : Dentelles d'éternité
1953 : Appoggiatures
1954 : Clair-obscur
1958 : Paraprosodies, Éditions du Rocher
1961 : Cérémonial espagnol du Phénix
1961 : La Partie d'échecs
1962 : Le Requiem
1968 : Faire-part (posthume)
Romans et récits
1919 : Le Potomak (édition définitive 1924)
1923 : Le Grand Écart
1923 : Thomas l'imposteur
1928 : Le Livre blanc
1929 : Les Enfants terribles
1940 : La Fin du Potomak
2022 : La Croisière aux émeraudes (posthume)
Théâtre, musique et ballet
1912 : Le Dieu bleu
1917 : Parade
1920 : Le bœuf sur le toit
1921 : Les Mariés de la tour Eiffel
1922 : Antigone
1924 : Les Biches
1924 : Roméo et Juliette
1926 : Orphée
1927 : Oedipus Rex1930 : La Voix humaine
1934 : La Machine infernale
1936 : L'École des veuves A.B.C.
1937 : Œdipe roi
1937 : Les Chevaliers de la Table ronde50
1938 : Les Parents terribles
1940 : Les Monstres sacrés
1940 : Le Bel Indifférent
1941 : La Machine à écrire
1943 : Renaud et Armide
1943 : L'Épouse injustement soupçonnée
1944 : L'Aigle à deux têtes
1946 : Le Jeune Homme et la Mort
1951 : Bacchus
1960 : Nouveau Théâtre de poche
1962 : L'Impromptu du Palais-Royal