La Corse est une montagne dans la mer. Son altitude moyenne de 568 m en fait la plus élevée des îles de Méditerranée occidentale. De nombreux lacs et l'aspect de certaines vallées témoignent de l'existence passée de glaciers. Ses côtes composées de plus d'une centaine d'îles, nous confrontent à un vaste archipel. Son littoral comporte de nombreux étangs et marécages. Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de 8 680 km².
La façade orientale est baignée par la mer Tyrrhénienne, le nord par la mer ligurienne, et la façade occidentale par la mer Méditerranée.
L'île est divisée en deux parties inégales par une chaîne de montagnes aux crêtes effilées, orientée NO - SE, d'une altitude plus élevée au nord qu'au sud, mais d'une remarquable continuité :
l'En-Deçà-des-Monts (en corse Cismonte) au nord-est d'une ligne incluant Calvi et Sari-Solenzara, de la Balagne au Fiumorbu ; il est drainé par les larges vallées du Golo et du Tavignano et possède les plus hauts sommets de l'île dont le Monte Cinto (2 706 m - point culminant de l'île). L'En-Deçà-des-Monts coïncide quasiment avec le département de Haute-Corse.
l'Au-Delà-des-Monts (en corse Pumonti) au sud-ouest d'une ligne incluant Galéria et Conca, du Filosorma au Freto ; il est essentiellement formé de nombreuses vallées étroites parallèles orientées d'ouest en est et culmine à la Punta Minuta (2 556 m) dans le Filosorma. L'Au-Delà-des-Monts coïncide quasiment avec le département de Corse-du-Sud.
D'un point de vue géologique, pour le quart nord-est de l'île (Nebbio, Cap Corse, Bagnaja et Castagniccia), on parle de Corse schisteuse, tandis que tout le reste de l'île (ouest et sud du Cismonte et totalité du Pumonti) constitue la Corse granitique. Ces deux parties sont séparées par une série de dépressions centrales s'étendant de L'Île-Rousse à Solenzara en passant par Ponte-Leccia, Corte et Cateraggio.
La partie orientale, la moins large, est représentée depuis la péninsule du Cap Corse, en majeure partie par des plaines alluviales (Plaine de la Marana et Plaine orientale). À l'ouest, chaque vallée est comme un alvéole, aux bords raides, ouvert sur la mer mais fermé vers l'amont car adossé à la chaîne axiale.
Préhistoire : Considérées un temps comme les premiers indices de présence humaine en Corse, les accumulations de bois de cervidés du site de Macinaggio à l’est du Cap Corse sont aujourd'hui interprétées par certains archéologues comme des accumulations naturelles. L'occupation paléolithique de la Corse ne serait donc toujours pas attestée, même si elle reste possible.
Mésolithique (-9000 -6000) et Néolithique (-5700 -2000) : Les traces des premières occupations humaines datent du IXe millénaire avant l'ère chrétienne, notamment sur le site dit A Teppa di U Lupinu à Santo-Pietro-di-Tenda (Haute-Corse). La présence de plusieurs groupes humains est attestée au VII-VIe millénaire, au nord comme au sud de l'île. Il s'agit de groupes de chasseurs-cueilleurs et certainement pêcheurs, se nourrissant entre autres du lapin-rat (pika endémique du genre Prolagus) et également de coquillages. De cette époque ont été datés plusieurs sites et notamment celui de l’Araguinna Sennola, près de Bonifacio. Ce site, dont les fouilles ont commencé en 1966, a révélé un squelette féminin datant de -6500, surnommé la Dame de Bonifacio. À ce premier peuplement mésolithique, dont on suppose aujourd'hui qu'il s'agissait avant tout d'une fréquentation épisodique par des groupes en provenance du littoral italien, succède une véritable colonisation de l'île avec la venue de communautés agropastorales néolithiques. L'arrivée de ces populations villageoises débute vers 5700 avant J.-C.
Les anciens parlers en Corse, avant l'occupation romaine, avaient donc probablement un fonds commun proto-toscan (ou proto-étrusque) avec diverses influences de peuples méditerranéens (Ibères, Ligures, Celtes, Peuples de la mer) et ont ensuite été profondément romanisés. Ils ne constituent au plus qu'un lointain substrat au corse moderne (et sa variante du Nord de la Sardaigne, le gallurais) qui est une langue très proche du toscan archaïsant. L'interjection répandue Ajo ! en est sans doute un reliquat.
À partir de - 5000 le peuplement de l’île s’intensifie avec l’arrivée de migrants vraisemblablement Ligures venus par cabotage par l’archipel toscan. Dès le VIe millénaire, ces nouveaux groupes néolithiques amènent avec eux les céréales et les animaux domestiques (le chien, les ovins, les caprins et les porcins) et pratiquent le défrichage, ce qui conduira à l'extinction d'une partie de la faune endémique. De nombreux échanges existent entre Corse et Sardaigne. Ils concernent l'approvisionnement des Néolithiques corses en obsidienne et silex sardes, roches utilisées pour confectionner de nombreux outils. Des influences continentales sont aussi décelables. Au IVe millénaire la production lithique et céramique de l'île s'inscrit dans le courant chasséen du Néolithique de l'ouest méditerranéen. À la fin du IVe millénaire, une métallurgie du cuivre local apparaît sur le site de Terrina. On peut dire qu'à cette époque existe une véritable société insulaire organisée en villages ayant entre eux un réseau d'échanges et où l'île entretient des rapports commerciaux constants avec ses voisins.
Les vestiges laissés par la Préhistoire en font en outre l'un des endroits privilégiés de l'Europe pour l'étude de cette période, et l'île représente aussi la plus grande concentration de statues-menhirs et menhirs de toute la Méditerranée. À noter aussi la présence d'une peinture rupestre sur la commune d'Olmeta, la grotta scritta, datant d'environ 2000 ans avant J-C.
Les statues-menhirs qu'on trouve en divers endroits de l’île ; érigées entre -1500 et -800, représentent des guerriers portant épées courtes, ceintures ou baudriers, cuirasses sculptées en bas-relief. Celles-ci semblent monter la garde dans l’attente d’éventuels envahisseurs, comme pour en conjurer la venue. Ces statues-menhirs sont sans doute autant de conjurations contre cet ennemi que de victoires dans un premier temps remportées sur lui.
Proto-histoire : L'île est sans doute connue des Phéniciens, auxquels elle devrait son nom de Korsai qui signifie "couvert de forêts" Les Phéniciens propagent dans leur sillage l'agriculture : la vigne et le vin, l'olivier et l'huile, le blé et le pain ; leur organisation de la cité et l'écriture. Ils exploitent et commercent dans le monde antique les mines de cuivre, de plomb, d'étain, d'argent et de fer. Les Phéniciens sont considérés comme parmi les meilleurs navigateurs du monde antique de cette époque. Ce sont avant tout des commerçants, non des colons, ils ne s’installent qu’entre terre et mer, sur des îlots, dans des criques protégées, dans l’arrière-pays desquelles ils cultivent ce qui est nécessaire à l’alimentation de leurs comptoirs et au remplissage de leurs entrepôts pour le ravitaillement de leur navires. Malte, les îles Pélages, Utique et Motya en Sicile, Tharros et Nora dans le sud-ouest de la Sardaigne sont autant d’étapes sur leur route. Il n'est guère possible qu’ils n’aient abordé les rivages corses, même s'il ne subsiste aucune trace de leur passage sur l’île. Les cités côtières étrusques et ses ports, comme Pyrgi ou Populonia, sont autant de comptoirs pour eux et, pour conserver de bons rapports avec le pays des Tyrréniens, sans doute jugent-ils préférable de leur laisser la prérogative du commerce avec l’île d’Elbe et la Corse dont ils trouvent les produits sur les marchés d’Étrurie.
Les Étrusques entreprennent réellement l'exploitation de la Corse. Ils se sont en effet tacitement partagé la domination de la Méditerranée occidentale avec les Carthaginois (voir Carthage) pour en contrôler le commerce. Aux Carthaginois reviennent la Sardaigne, l'Afrique du Nord et le sud de l'Espagne, aux Étrusques la Corse et le littoral gaulois.
L'Antiquité : Les Grecs de Phocée essaiment en Méditerranée occidentale et fondent vers 600 av. J.-C. une nouvelle Phocée (Marseille), puis, vers 565 av. J.-C. Alalia, sur la côte orientale corse. Quand on dit qu'ils fondent, ce n'est pas le terme exact : les Phocéens avaient pour habitude de fonder un comptoir commercial dans une ville déjà existante. Aussi bien à Phocée/Marseille qu'à Alalia, ils ont trouvé des populations regroupées en agglomération et ayant déjà des productions. Pour preuve, la rapidité avec laquelle les habitants d'Alalia ont maîtrisé les techniques de poterie des Phocéens (un siècle plus tard, ils produisaient des céramiques semblables, ce qui s'explique si l'on se souvient de la présence de Terrina (qui a donné son nom au Terrinien), site se trouvant dans le périmètre de la cité d'Alalia.
Chassés d’Asie Mineure par les Perses en 546 av. J.-C., les Phocéens se réfugient dans leurs comptoirs. Ils contrastent avec la population locale. Ils construisent une cité en dur, introduisent la vigne, l’olivier et le blé, enseignent l’écriture, exploitent les gisement d’argent, de fer et de plomb, tandis que les autochtones se replient sur les hauteurs, le maquis et la forêt pour y vivre de l’agriculture, de la récolte du miel et surtout de l’élevage (chèvre). Cependant, le commerce existe entre les deux.
Après l’invasion de l’île d’Elbe, les Étrusques, venus de Toscane, s’allient aux Carthaginois, héritiers des Phéniciens et maîtres des rivages nord-africains et de la Sardaigne. En 535 av. J.-C., leurs flottes affrontent celle des Phocéens au large d’Alalia. Après cette bataille, une partie des Phocéens émigre pour fonder Élée. La population du comptoir devient largement cosmopolite, et les trois peuples y cohabitent.
Cependant, en 453 av. J.-C., les Syracusains débarquent sur l’île et chassent les Etrusques (ce qui n'est pas le cas à Alalia qui demeure opulente et cosmopolite). Ils aménagent un port dans un golfe du sud de la plaine orientale : Port Syracusain (Porto-Vecchio). Plus tard, vers 280 av. J.-C., les Carthaginois, reviennent prendre la place des Syracusains. Seuls maîtres de l'île et de sa plus grande ville, Alalia, ils déciment la Corse en détruisant nombre d’arbres fruitiers et de plantes comestibles et en interdisant toute agriculture.
Selon Ptolémée, la Corse était habitée par douze nations qui, pour la plupart autochtones, n'ont subi l'influence romaine que dans de faibles proportions :
Les Vanacini, la plus connue de ces nations, occupaient tout le Cap Corse
Les Cilebenses (lire les Nibolensii), occupaient l'ancien pays du Nebbio
Les Mariani (leur territoire répondait aux anciens pays de Marana et de Muriani), étaient des colons romains
Les Licnini établis au Sud des Cilebenses et à l'Ouest des Mariani occupaient le bassin moyen du Golo
Les Opini y (leur territoire embrassait l'ancienne pieve d'Opino), demeuraient entre les colons de Mariana et ceux d'Aléria
Les Syrbi constituaient une nation établie dans les bassins du Fiumorbo
Les Comasini étaient établis dans le bassin de la Solenzara
Les Subasani occupaient le Sud de l'île
Les Titiani installés dans la vallée du Rizzanese
Les Tarrabeni s'étendaient le long du Taravo
Les Balaconi s'étendaient le long de la rivière de Prunelli
Les Cervini habitaient les vallées de la Gravona, du Liamone et de la rivière de Sagone.
L'époque romaine : Lors de la Première guerre punique, par l'intermédiaire de Lucius Cornelius Scipio, la puissance émergente de Rome conquiert Alalia rebaptisée Aleria et chasse les Carthaginois. Les affrontements débutent en -259 avec le débarquement des troupes romaines du consul Lucius Cornelius Scipion. C'est à partir de 238 av. J.-C. que se développe un premier projet colonial. Mais il ne prendra forme que sur le littoral oriental et dans les piémonts qui entourent Aleria, centre militaire fondateur de la politique de Rome. En -227, la Corse est réunie à la Sardaigne dans la province romaine de la Corse-Sardaigne, et la capitale du nouveau territoire administratif devient Cagliari. Plus tard, Auguste l'érige en province impériale, son procurateur vivant à Alalia, devenue Aleria. En tant que colonie de peuplement, des terres corses sont données aux vétérans de l’armée (notamment à Mariana, près de Bastia). De la conquête romaine, la Corse garde sa langue romane dérivée du latin, quelques routes et ponts, des stations thermales (ex. Orezza et Speloncato), des ports et des villes. La Corse exporte granite, minerais, huile d'olive, miel, liège, etc. Certains Corses, à même d’acquérir la citoyenneté, émigrent parfois pour servir dans les administrations romaines ou l’armée. C’est une province calme qui se christianise aux premiers siècles après J.-C., non sans martyres (Sainte Dévote à la fin du IIIe siècle, Sainte Julie vers 450, Sainte Restitude...)
Les divisions politiques de l'île : Au dire de Pline, les Romains divisèrent l'île en 33 civitates, une civitas étant une commune étrangère : cité, municipe ou colonie, elle se composait, en dehors de la ville quand il y en avait une, d'un territoire plus ou moins étendu. Ce territoire renfermait des vici, bourgs, des pagi, villages, des castella ou oppida, réduits fortifiés, des fermes et des grandes propriétés, fundi, villæ et prædia. Cette dernière expression s'est conservée et, sous le nom de presa, les Corses désignent la partie cultivée du territoire par opposition à la portion réservée au libre parcours.
Moyen Âge : À la chute de Rome, le déferlement des peuples "barbares" sur l’Europe n’épargne pas la Corse. Les Vandales sont les premiers à arriver, depuis le sud de l’Espagne, en passant par le Maghreb, la Sicile et la Sardaigne. Ils ne sont à l’origine que de massacres, terreur, incendies, famine. Les Corses se réfugient dans les montagnes pour leur échapper. Les Vandales rapportent aussi d’Afrique la malaria ou paludisme. Les Vandales sont chassés, en 533, par les Byzantins dont les fonctionnaires vivent de rapine, de corruption et de fraude. Puis les Ostrogoths s'aventurent dans l'île. Enfin les Lombards, venus des Alpes, n’occupent l’île que trois décennies mais parviennent à codifier l’usage local de la "dette de sang", future "vendetta".
Lorsque Charlemagne devient Roi des Lombards, en 774, il confirme une partie de la donation de Quierzy que son père avait fait au pape Étienne II. La Corse entre alors dans l’obédience du Saint-Siège, sans effet réel et immédiat pour le successeur de celui-ci, Adrien Ier.
À partir du VIIIe siècle, les Sarrasins d’Espagne et d’Afrique du Nord (Maures, Berbères ou Arabes) multiplient les attaques sur les côtes corses et mettent les ports à sac, coupant l’île du continent durant près de trois siècles sans vraiment vouloir l’envahir. La population recule à nouveau dans les montagnes et fait appel au pape, supposé propriétaire de l’île. C’est la Marche de Toscane, déléguée par le pape, qui vient à son secours. Selon certains historiens, le blason et le drapeau à la tête de Maure tireraient leur origine de cette époque.
L'époque pisane et génoise : En raison des rivalités que connaît la Corse, au XIe siècle, le pape accorde à l’évêque de Pise l’investiture des évêques corses et les Pisans, commencent deux siècles de domination sur l’île. Sous le gouvernement des juges et des seigneurs pisans, des constructions sont édifiées (églises, ponts...). Mais, Pise perd la protection pontificale et des rivalités internes l’affaiblissent. Gênes entre alors en conflit contre son ancien allié dans la lutte contre les Sarrasins. En 1284, à la bataille navale de Meloria, la flotte pisane est détruite. Plusieurs campagnes de Gênes (1289-1290) lui rallient les féodaux, alors que les Pisans renoncent à la Corse. La trêve signée par Pise en juillet 1299 accorde la domination totale de l’île par Gênes. Celle-ci devient génoise pour 6 siècles, en dépit du Saint-Siège, qui tente en 1297 de confier la direction de la Corse à la maison d’Aragon (Royaume de Sardaigne et de Corse). Les Génois doivent cependant défendre leur nouvelle conquête face aux menaces des Sarrasins (les tours qui ceinturent l’île sont construites plus tard dans ce but), des Aragonais, installés en Sardaigne, des Français, pour qui la Corse est un avant-poste contre l’Espagne. Mais Gênes fonde sa conquête sur sa puissance bancaire. Gênes partage l’île en 10 provinces, elles-mêmes divisées en pièves (les soixante-six pièves reprises du système féodal). Les Génois construisent (urbanisation : Bastia devient siège du gouverneur, ponts, routes...), développent les vergers, importent de Corse vins, huile d'olive, bois, huîtres, poix, mais imposent lourdement la Corse et s’assurent la quasi-exclusivité du commerce avec l’île. La langue et certains usages (religieux notamment) corses sont grandement influencés par l’occupant.
En 1297, le pape Boniface VIII tente de réaffirmer son autorité sur la Corse et la Sardaigne en y investissant Jacques II, roi d’Aragon, et en 1305, le pape Clément V renouvelle cette tentative. Les Aragonais ne s’attaquent qu’à la Sardaigne pisane, dans un premier temps. Les Génois, craignant de voir la Corse envahie, s’allient aux Pisans pour lutter contre les Aragonais en Sardaigne. Mais bientôt, Jacques II renonce à ses droits sur la Corse en échange de la paix en Sardaigne, et s’y installe. Cependant, en 1346, les troupes du roi d’Aragon Pierre IV débarquent vers Bonifacio, et une guerre éclate entre les Génois et les Aragonais et leurs alliés Vénitiens. Gênes sort victorieuse du conflit mais doit alors faire face à la montée de la puissance de la noblesse corse. La rivalité entre les féodaux corses, les clans génois et le pape Eugène IV se conclut en 1453 par la cession du gouvernement de l’île à une banque, l’Office de Saint Georges. L’Office bâtit de nouvelles tours sur le littoral ainsi que des villes fortifiées : Ajaccio (1492), Porto-Vecchio (1539).
En 1553, les Corses, menés par Sampiero Corso, alliés aux Français et aux Turcs d'Alger, entament une révolution qui prend Gênes par surprise. Bastia tombe en quelques heures, Corte se rend sans combattre, Saint-Florent et Ajaccio ouvrent leur porte aux révolutionnaires. Bonifacio et Calvi, peuplées de Ligures fidèles aux Génois, résistent à l’abri de leur citadelle. La première tombe, la seconde n’est jamais conquise. L’amiral génois Andrea Doria contre-attaque avec une armada face aux Français, qui ont dégarni la Corse après la victoire et le retrait de leurs alliés turcs. Le général français de Thermes voit les villes tomber tour à tour : Bastia tient 8 jours, Saint-Florent résiste 3 mois. Sampiero récupère Corte et Vescovato. La Guerre de Corse s’enlise en guerre d’usure : De Thermes et Sampiero sont écartés par la France au profit du général Giordanno Orsini. Le moral des Corses révoltés est entretenu par une suite de guérillas, malgré des représailles jusqu’à la trêve de Vaucelles (5 février 1556), quand Henri II de France rend à Gênes certaines places fortes. Les Génois ne reprennent possession de l’île tout entière qu’avec le traité du Cateau-Cambrésis (3 avril 1559).
L’Office de Saint Georges, qui reprend le commandement de la Corse, impose une série de mesures jugées dictatoriales. La révolte du peuple corse repart lors du débarquement de Sampiero, aidé par Catherine de Médicis, au golfe de Valinco (12 juin 1564). Les insurgés reconquièrent l’intérieur de l’île, laissant les villes côtières aux Génois. Malgré les renforts envoyés rapidement, Gênes n’inflige aucune défaite décisive à Sampiero. Des villages sont détruits, Cervione brûlé, mais Corte se rend aux insurgés. La République doit faire appel aux Espagnols pour reprendre certaines places (1566), tandis que les renforts envoyés par la France à Sampiero s’avèrent inefficaces. Après nombre de trahisons et de désertions dans les rangs insurgés, Sampiero est tué près de Cauro (guet-apens d’Eccica-Suarella, 17 janvier 1567). Son fils de 18 ans ne continue la lutte que 2 ans avant de s’exiler en France (1er avril 1569).
La République de Gênes exploite le Royaume de Corse comme une colonie, moyennant des droits à payer à l’Office de Saint Georges. L’administration est réorganisée autour de paroisses démocratiques, une crise ravage l’économie, Calvi et Bonifacio bénéficient de franchises et d’exemption pour leur fidélité aux Ligures, le gouverneur de la colonie instaure un système juridique corrompu. Les Statuts (décembre 1571) garantissent un minimum de justice et le Syndicat défend, pour un temps, les autochtones. Le maquis devient le refuge des condamnés par contumace, mais l’insécurité est réduite par une redevance sur les ports d’armes. Les impôts comme le commerce sont iniques et les Génois se réservent des monopoles. Après 1638, une nouvelle politique économique est alors instaurée : plantation d’arbres et de vignes, accroissement du cheptel... mais aucun Corse ne peut accéder à la propriété. Les bergers corses sont chassés peu à peu des plaines, les autochtones grondent. En 1729, éclate la guerre d’Indépendance.
Les guerres des nationaux corses : En 1715, Gênes accepte la proposition faite par les Corses demandant le désarmement. En effet, afin de pouvoir se défendre contre les bandits qui écument les villages, ils avaient demandé à pouvoir porter une arme, ce que Gênes accorda de façon intéressée : il fallait payer une taxe pour le port d'arme et les armes étaient vendues par les marchands génois. Si du côté des bandits, ça a porté ses fruits, comme les tribunaux des Génois sont corrompus, les affaires de meurtre ne sont jugées qu'au bout de plusieurs années, ce qui a poussé certains à se faire justice par eux-mêmes (la vendetta, qui est un phénomène plus général, en Méditerranée, avant le XIXe siècle). Si le désarmement porte ses fruits, la République Génoise, afin de compenser la perte de revenus des armes, a créé un impôt nouveau appelé les Due Seini, dû pour chaque feu. Il a une durée prévue de 10 ans et doit donc cesser en 1725. Hélas, il ne cesse pas à la date dite. Aux impôts et taxes classiques, s'ajoutent des taxes demandées par les représentants de Gênes (certaines servant à payer des dépenses personnelles, comme les frais d'aumônier du représentant génois à Corte).
La récolte 1728 a été désastreuse et les Corses ont demandé à ce que Gênes tienne compte de cet élément. La République de Gênes consent à ramener, pour cette année 1729, l'impôt des Due Seini à la moitié. Mais, comme toujours, les représentants génois dans l'île n'en font qu'à leur tête, le gouverneur en tête, comptant sans doute détourner la partie supplémentaire réclamée. En effet, ils vont dans les villages réclamer les deux seini, alors que tous savent que c'est le double de ce qui est dû. Les émeutes spontanées de 1729 éclatent à la suite de l'incident de Bustanico, quand un lieutenant de la République vient prélever cet impôt. Elles se cristallisent sur le refus de l'impôt, mais les causes profondes sont multiples : la pression fiscale en général, taille et gabelle jugées excessives pour le contexte économique de crise ; mais aussi, les abus des percepteurs génois envers les Corses ; et enfin, l'insécurité exacerbée par la disette, due à des bandits isolés ou à des bandes audacieuses. Cette troisième raison entraîne la demande de rétablissement du port d'armes, dans un souci traditionnel en Corse d'assurer soi-même sa propre sécurité et de se faire sa propre justice. Gênes interprète cette revendication comme un refus de payer l'impôt de deux seini, d'autant que le rapport qu'en fait le gouverneur omet de mentionner la façon dont il a contrevenu à ce qui était décidé.
Les premières émeutes démarrent en novembre 1729, dans la région du Boziu. La rébellion s'étend par la suite à la Castagniccia, la Casinca, puis le Niolo. Saint-Florent et Algajola sont alors attaquées, Bastia mise à sac en février 1730, et en décembre de cette même année, lors de la consulte de Saint-Pancrate, la Corse élit ses généraux : Luiggi Giafferi, Andrea Ceccaldi et l'abbé Raffaelli. Hyacinthe Paoli, le père de Pascal les rejoint début 1730. Gênes fait alors appel aux troupes de l'empereur Charles VI du Saint-Empire. Cette intervention impériale de 1731 est repoussée une première fois, car les Génois ont voulu économiser sur le nombre de soldats impériaux envoyés en Corse. Mais quelques semaines plus tard, de puissants renforts viennent à bout des rebelles. En juin 1733, le représentant du Saint-Empire négocie un accord qui accorde au Corses certaines concessions garanties par l'Empereur, mais que les Génois ne respecteront pas sitôt les troupes de Charles VI ayant quitté l'île. La rébellion reprend quelques mois plus tard.
Le 30 janvier 1735, est adopté un règlement établissant la séparation définitive de la Corse d'avec Gênes, et contenant les bases d'une constitution, rédigée en grande partie par un avocat corse qui avait fait carrière à Gênes et qui était revenu dans l'île, Sébastien Costa.
Théodore de Neuhoff : Le 15 avril 1736, Théodore de Neuhoff, choisi par des partisans corses, est élu roi et promulgue des lois qui le rendent populaire. Il installe la capitale de l'île à Cervioni en Castagniccia. Cependant il ne parvient pas à s'imposer aux monarchies génoise, française, britannique. Dépité au bout de 7 mois, il repart sur le continent. Il tentera un retour en 1738 puis en 1743, avec les Britanniques, sans succès.
Les interventions des troupes de Louis XV : En 1737, par la convention de Versailles, les troupes de Louis XV s'engagent à intervenir en Corse si la République de Gênes en fait la demande. Le Saint-Empire et le royaume de France étaient des alliés de longue date en raison de l'importance de contrer les flottes ottomanes en Méditerranée et les actes de piraterie barbaresque. Le Génois Gian Francesco II Brignole Sale, ancien chef de la junte chargé d'examiner les demandes des insurgés et ambassadeur de Gênes à Versailles obtient de la France l'envoi d'un corps expéditionnaire de 8 000 hommes sous les ordres du comte de Boissieux. 4 000 iront en Corse et les autres attendront à Gênes, en cas de besoin. Les premiers temps, Boissieux va tenter de traiter avec ceux que Gênes nomme "les rebelles". Mais, comme il demande en préalable de déposer les armes et que les Corses n'ont aucune confiance dans la parole des Génois qu'ils savent uniquement intéressés par l'exploitation des richesses insulaires et la position stratégique de l'île dans la défense de la Superba Repubblica, ils rejettent ces conditions. Boissieux finit par se laisser manipuler par Mari, le nouveau gouverneur Génois. Il est malade et, d'ailleurs, il mourra. Le marquis de Maillebois prend la suite et il se montre moins manipulable. Néanmoins, le traité le contraint à agir. Maillebois obtient la reddition des insurgés en juillet 1740. S'ensuit le départ en exil des chefs de cette rébellion, notamment Giafferi et Hyacinthe Paoli, qui emmène avec lui son fils, Pascal. Dans le même temps, Maillebois ne veut pas partir de Corse sans que Gênes n'ait proposé des conditions de paix acceptables. L'affaire va durer des mois, car les propositions de la République sont inacceptables et scandalisent Maillebois. On veut pourchasser tous ceux qui ont combattu contre Gênes... Maillebois écrira qu'en agissant ainsi, il ne doute pas que ce qui a amené les Corses à se révolter et les pousse à nouveau à recommencer, si Gênes ne fait pas preuve de plus de sagesse.
En 1745, une coalition anglo-austro-sarde, opposée aux Français, aux Espagnols et aux Génois dans la guerre de Succession d'Autriche s'empare de Bastia, avec l'aide de Rivarola, alors chef d'une faction corse pro-sarde. La deuxième intervention française de 1746 permit à Gênes de reprendre la ville, grâce à une discorde entre les chefs Rivarola, Gaffori et Matra. En 1748, Bastia est attaquée par la même coalition, appuyée par les insulaires, mais les assiégeants doivent se retirer avec la paix d'Aix-la-Chapelle.
À partir de 1748, l'île est administrée, pour le compte de Gênes, par le marquis de Cursay. En octobre 1752, les nationaux rejettent les règlements proposés par Cursay et adoptent un nouveau système de gouvernement sous le commandement de Gaffori. Cursay est renvoyé en décembre de la même année. Un an plus tard, Gaffori est assassiné. Il s'établit alors une régence présidée par Clémente Paoli, qui rappelle Pascal Paoli en Corse. Le 14 juillet 1755, ce dernier est élu général en chef de Corse à la consulte du couvent Saint-Antoine de la Casabianca d'Ampugnani. En novembre, sa constitution est adoptée par une consulte de Corte : elle prévoit la séparation des pouvoirs et le vote des femmes. Considérée comme la première constitution démocratique des Temps Modernes, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, James Boswell et de nombreux penseurs des Lumières en présentent les mérites.
Pascal Paoli, général de la Corse : En 1757, les Matra, appuyés par Gênes, et Colonna de Bozzi, allié de la France, soulèvent une révolte. Pascal Paoli, alors élu général de la Nation, les écrase. Il crée une marine qui lui permet de soumettre le Cap Corse en 1761 et de s'emparer de Capraia en 1767, mais échoue cependant dans sa tentative de prendre d'assaut les villes côtières génoises.
En 1756, les Français signent le traité de Compiègne qui accorde à Gênes des subsides et des troupes pour occuper Ajaccio, Calvi et Saint-Florent jusqu'en mars 1759. En 1758, Pascal Paoli fonde l'Île-Rousse. Quatre ans plus tard, il fait adopter le drapeau à la tête de Maure et crée une monnaie. Le 6 août 1764 est signé le second traité de Compiègne. Les troupes françaises s'engagent alors à tenir garnison dans les trois villes déjà occupées ainsi qu'à Bastia et à Algajola pendant quatre ans. En 1765, Corte devient la capitale de la Corse, et une université y est créée. Bien que Pascal Paoli continue à correspondre avec le duc de Choiseul dans l'espoir d'assurer l'indépendance de la Corse, le 5 mai 1768, par le traité de Conquête, répression, pacification : En juillet 1768, à la suite du traité de Versailles, la France rachète à Gênes ses droits sur l'île. En fait, au départ, il s'agit seulement d'une délégation : la France est chargée d'administrer la Corse durant 10 ans et de la pacifier. Gênes étant dans l'incapacité de rembourser à la France ses frais, l'île devint au bout de 10 ans, propriété de la France. Les troupes françaises occupent rapidement le Cap Corse, et, un mois plus tard, le marquis de Chauvelin débarque avec de nombreuses troupes sous son commandement. Les Français sont vaincus à la bataille de Borgo en octobre. Mais, au printemps 1769, le comte de Vaux débarque avec 24 000 hommes et bat les patriotes le 9 mai à Ponte Novu. Pascal Paoli quitte la Corse le 13 juin 1769. Son départ met un terme à quarante années de révolte armée contre la République de Gênes. Napoléon Bonaparte naît deux mois plus tard, le 15 août 1769. En 1774, les nationaux se révoltent, mais sont réprimés dans le Niolo. C'est le début d'une longue série d'amnisties (1776), dont Paoli, alors à Londres, refuse de profiter.
La Corse est gouvernée par Marbeuf et devient pays d'États. Les États de Corse, assemblés et composés de 23 députés de chacun des trois ordres, choisis par élection indirecte, se réunissent huit fois entre 1770 et 1785. L'assemblée n'a qu'un rôle consultatif : toute décision dépend des commissaires du roi, l'intendant et le commandant en chef. L'administration confie peu de postes aux Corses sauf dans les échelons subalternes de la magistrature. L'administration des communes reste toutefois aux mains des autochtones. L'ordre de la noblesse est créé, des titres sont accordés à plus de 80 familles (parmi lesquelles les Bonaparte). Les nobles ne bénéficient pas de privilèges féodaux, mais peuvent obtenir divers avantages : concessions de terres, places d'officiers dans des régiments formés pour les Corses, bourses pour leurs enfants dans les écoles du continent.
Les tentatives de développement agricole et industriel sont peu efficaces. Les impôts directs, perçus dès 1778 en nature, pèsent surtout sur les pauvres. Les premières routes sont construites (de Bastia à Saint-Florent, et de Bastia à Corte) et le plan Terrier est mis en œuvre. Les recensements démontrent un accroissement continu de la population. En 1789, alors que la Révolution éclate en France, l'Assemblée nationale, incitée par une lettre d'un comité patriotique de Bastia, décrète que la Corse est désormais partie intégrante de la monarchie française. Les Corses exilés sont alors autorisés à rentrer en France. Le 15 janvier 1790, la Corse devient un département avec Bastia comme chef-lieu et siège de l'unique évêché.
La Révolution et le royaume anglo-corse : En juillet 1790, les révolutionnaires français autorisent le retour de Pascal Paoli sur le territoire insulaire. En septembre, il est élu commandant en chef des gardes nationales corses, puis président du conseil général du département. En juin 1791, une émeute religieuse éclate à Bastia, après la déposition de l'évêque qui refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Paoli la réprime et, en 1792, transfère le chef-lieu à Corte, s'attirant ainsi l'hostilité des Jacobins corses, dont Christophe Saliceti et les frères Bonaparte. Le 1er février 1793, la Convention décide d'envoyer trois commissaires (dont Saliceti) en Corse pour surveiller la conduite de Pascal Paoli. Le même mois, ce dernier est tenu pour responsable de l'échec d'une expédition contre la Sardaigne à laquelle participait Napoléon Bonaparte. Le 2 avril, la Convention décrète son arrestation, ainsi que celle de Carlo Andrea Pozzo di Borgo : Lucien Bonaparte les accuse de despotisme. Face aux menaces des Paolistes, les commissaires en Corse depuis le 5 avril, hésitent cependant à exécuter l'ordre. Fin mai, une consulte à Corte condamne le gouvernement français et proclame Paoli Père de la Patrie. Ses partisans s'imposent à Ajaccio et saccagent la maison Bonaparte. Avec l'appui de Napoléon Bonaparte, les commissaires tentent d'attaquer Ajaccio par la mer, ce qui se solde par un échec.
Le 11 juillet 1793, la Corse est divisée en deux départements, le Golo et le Liamone. Cette scission sera effective en 1796. Pendant le même mois, la Convention met Paoli et Pozzo di Borgo hors la loi, alors que la milice Paolienne tient les troupes républicaines enfermées à Calvi, Saint-Florent et Bastia. Paoli cherche appui auprès des Britanniques qui envoient Sir Gilbert Elliot, accompagné de conseillers militaires, en janvier 1794. Bientôt, des forces britanniques assiègent et occupent Saint-Florent (février), Bastia (avril-mai), et Calvi (juin-août). Les patriotes et les députés, réunis en consulte à Corte le 10 juin 1794, proclament le Royaume Anglo-Corse, promulgue sa Constitution et élèvent Paoli au rang de Babbu di a Patria (Père de la Patrie). Pourtant, Sir Gilbert est désigné vice-roi, au mécontentement de Paoli. Ce dernier soulèvera alors une émeute en 1795 dirigée contre Sir Gilbert et Pozzo di Borgo. Mais il est rappelé en Grande-Bretagne où il s'exile le 13 octobre 1795. En avril 1796, des émeutes provoquées par le parti républicain éclatent, Sir Gilbert reçoit l'ordre d'évacuer la Corse. Des troupes de l'armée napoléonienne d'Italie occupent par la suite l'île sans rencontrer d'opposition.
Premier Empire : En 1796, l'organisation des départements du Golo et du Liamone créés 3 ans auparavant est confiée à Christophe Saliceti. En 1798, le clergé déclenche la Révolte de la Crocetta dans le nord de l'île. En décembre, une coalition de Corses exilés, royalistes, paolistes et pro-britanniques, suscitent un soulèvement au Fiumorbu avec l'appui de la Sardaigne et de la Russie. Les répressions sont sévères.
En 1801, Napoléon suspend la Constitution en Corse. Il y envoie Miot de Melito comme administrateur général. Celui-ci mettra en place des concessions fiscales, les Arrêtés Miot. Ensuite, le général Morand gouverne l'île avec une dureté extrême. Le Décret impérial mis en place en 1810 permet de nouveaux dégrèvements fiscaux. Puis l'île est réunie en un seul département, avec Ajaccio pour le chef-lieu. Le général Morand est alors remplacé par le général César Berthier, frère du futur maréchal Louis-Alexandre Berthier.
L'exil de Napoléon à l'île d'Elbe provoquera des réjouissances à Ajaccio. Bastia accueillera alors des troupes britanniques commandées par le général Montrésor. En mars et avril 1815, des agents de Napoléon envoyés de l'île d'Elbe réussissent à s'imposer en Corse. Durant les Cent-Jours, l'île est administrée jusqu'à Waterloo par le Duc de Padoue. En février 1816, a lieu un dernier soulèvement bonapartiste, la guerre du Fiumorbo, mené par le Commandant Poli. Malgré leur importance et leur résolution, et après une farouche résistance, les partisans de Napoléon, pourtant invaincus, mais assurés de l'amnistie générale, quittent la Corse.
Second Empire : Sous le second Empire, la famille Abbatucci originaire de village de Zicavo obtient tous les pouvoirs de Napoléon III pour ce qui concerne le développement économique de la Corse. Le dix août 1849, Jacques Pierre Abbatucci, ancien député de la Corse puis du Loiret sous la Monarchie de Juillet et ancien magistrat à la cour de cassation et proche de l’Empereur, est chargé officiellement par Louis Napoléon Bonaparte, alors Président de la République, d’un rapport sur les besoins de la Corse, et du suivi des dossiers relatifs à l’île auprès des différents ministères concernés, ce qui en fait le premier "Monsieur Corse" de l’histoire. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, il est nommé garde des sceaux puis élevé à la dignité de Sénateur lors du retour de l'Empire. Il gardera ces titres jusqu'à sa mort en 1857.
Conseiller officiel de l’Empereur, il préside le Conseil des ministres lors de ses absences, la fonction de premier ministre n'existant pas sous le second Empire. Son fils Séverin, sera député de la Corse pendant tout le second Empire de 1852 à 1871. Son autre fils Charles a également été député de l'Île de 1849 à 1851, et de 1872 à 1881. Maitre des requêtes, puis Conseiller d’État, il était président du Conseil Général de la Corse de 1852 à 1857. Les deux frères représentèrent donc alternativement la Corse à l’Assemblée Nationale pendant 32 ans, de 1849 à 1881.
On peut donc associer le nom des Abbatucci à une grande partie des immenses progrès réalisés en Corse sous le second Empire. La créations de plus de 2 000 km de routes et l'exploitation des forêts, l’interdiction du port d’armes, l’interdiction du libre parcours du bétail, l’installation du télégraphe et du premier courrier maritime postal, l’assèchement de marais, la délimitation des forets domaniales et communales, la construction des palais de justice de Bastia et d'Ajaccio, la création du canal de la Gravona, le développement de l'industrie minière et du thermalisme, la création des comices agricoles et des pénitenciers agricoles de Casabianda, Casteluccio et Coti-Chiavari, l'aménagement des ports de Bastia et d'Ajaccio, l’institution d’un vice-rectorat, la création de l’école normale d’institutrices, l’ouverture d’une Caisse d’Epargne à Ajaccio...
Époque contemporaine : Lors de la Première Guerre mondiale, 48 000 hommes sont mobilisés en Corse, outre les 9 000 hommes déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par un décret spécial à la Corse qui mobilisera les pères de familles de plus de 3 enfants, affectés à la défense passive de l'île.
De plus, l'île a le statut de "place forte", qui prévoit la mise sur le pied de guerre de l'armée territoriale et de sa réserve, qui comprennent de soldats plus âgés (37 ans au minimum et 48 ans au maximum). La mission de l'infanterie territoriale comprend en effet notamment la protection des côtes et places fortes, ainsi que le soutien aux autres troupes, mais non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, des centaines de soldats plus âgés sont engagés sur le front continental, ce qui engendre très tôt des protestations de la population et des élus insulaires.
Après la guerre, il sera longtemps affirmé que le nombre de tués aurait été de 30 000, voire 40 000. Ce chiffre élevé est tout à la fois dans l'intérêt des courants "jacobins", qui pensent ainsi démontrer l'engagement des corses pour le drapeau français, et des courants "nationalistes", qui affirment quant à eux que la France aurait réservé un sort défavorable aux soldats corses, en les exposant en première ligne.
L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : le pain, le sucre, le pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de 2 000 prisonniers de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (4 000 Serbes et Syriens). Les corses ont parfois le sentiment que les ravitaillements sont prioritairement accordées au réfugiés, au détriment des populations locales. Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles.
L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
Le 30 novembre 1938, l'Italie fasciste prétend annexer Nice, la Savoie et la Corse. Après la défaite et l'armistice du 22 juin 1940, la Corse est rattachée à la zone libre jusqu’en 1942. L'autorité du Régime de Vichy se met en place et la propagande irrédentiste s'amplifie.
Deux réseaux de résistance s'organisent :
Le réseau représenté par la mission secrète Pearl Harbour arrivé d'Alger le 14 décembre 1942 par le sous marin Casabianca avec ses premiers agents, Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi, et leur chef de mission Roger de Saule. Ils assureront la coordination politique des différents groupes de résistance qui se fonderont dans le Front national (avec notamment ses premiers responsables, Arthur Giovoni, Jean Nicoli, Jules Mandoloni, André Giusti, Dominique Luchini dit Ribellu).
Le réseau R2 Corse, en liaison avec les Français libres du général de Gaulle et dirigé par Fred Scamaroni. Dans sa tentative vaine d'unification des mouvements à son arrivée en janvier 1943, il sera ensuite capturé, torturé et se suicidera le 19 mars 1943.
L'unification militaire sera menée à bien par le second chef de la mission Pearl Harbour, Paulin Colonna d'Istria.
À la suite du débarquement américain en Afrique du Nord, l'Allemagne occupe le 11 novembre 1942 la zone libre, rompant l'armistice de 1940. Le même jour, les troupes italiennes occupent la Corse, à raison de 85 000 soldats pour 220 000 habitants. En juin 1943, s'y joindront 12 000 Allemands. Avec un occupant pour deux habitants, on réquisitionne, jusque dans le moindre village, des maisons et une partie du ravitaillement. Le 14 novembre, le préfet rappelle la souveraineté française et qualifie les troupes d'opération de troupes d'occupation.
La contre-propagande active (tracts sur ronéo, journaux clandestins) apporte le soutien de la population, ce qui permet à certains patriotes de se cacher dans le maquis. À partir de décembre 1942, la résistance est aidée depuis Alger : de l'armement est acheminé par parachutage et par les missions du sous-marin Casabianca dirigé par le Commandant Jean l'Herminier. Attentats et coups de mains contre les Italiens engendrent arrestations et exécutions (notamment Jules Mondoloni, Jean Nicoli, Pierre Griffi...
Le 3 septembre 1943, une armistice, rendu public le 8, est signé entre l'Italie et les Anglo-Américains. Les Allemands se renforcent à Bastia pour assurer l'évacuation vers l'Italie de leurs troupes de Sardaigne, en remontant la Corse de Bonifacio à Bastia. Le 8 septembre 1943, les Corses se soulèvent. Le commandant Colonna d'Istria envoie un ultimatum au général Magli commandant les troupes d'occupation italiennes en Corse, le sommant de choisir son camp. Ce dernier, après quelques hésitations, choisira définitivement le camp des Alliés à partir du 11. Le Comité de libération occupe la préfecture d'Ajaccio et contraint le préfet de Vichy à signer le ralliement de la Corse au Comité français de la Libération nationale, le CFLN, sous la menace, un résistant lui ayant préalablement mis le canon de son arme dans la bouche. À Bastia, les Italiens ouvrent le feu contre des avions et des navires allemands. Le 9, les résistants corses, appuyés par les divisions italiennes Cremona et Friuli, neutralisent les éléments fascistes. À partir du 11, le général Giraud envoie de son propre chef des bataillons de choc commandés par Gambiez augmentés de renfort reposant sur plusieurs milliers de goumiers et tirailleurs marocains. Il en informe le CFLN qui est réservé sur cette initiative, craignant le noyautage de l'île par les communistes du mouvement Front national. Le 14 septembre, le nouveau préfet de Corse nommé par le CFLN, Charles Luizet, arrive sur l'île. Le 17, le général Henry Martin rencontre le général italien Magli à Corte afin de coordonner les mouvements des troupes alliées et italiennes. Le 21, Giraud arrive en Corse. Sartène est définitivement libérée le 22. Le 23, les troupes de choc et les patriotes atteignent Porto-Vecchio. Les troupes marocaines joueront un rôle déterminant en prenant le col de San Stefano le 30 septembre puis le col de Teghime le 3 octobre. Ils rejoignent ensuite les patriotes pour harceler les troupes allemandes le long de la plaine orientale. Ces dernières détruisent ponts routiers et chemin de fer pour protéger leur retraite et, dans la nuit du 3 au 4 octobre, évacuent Bastia. À 5 heures du matin, le capitaine Then entre dans Bastia déjà libre, à la tête du 73e goum du 6e tabor.
Le 5 octobre, la Corse devient donc le premier département de France métropolitaine libéré, après le soulèvement de la population et par l'action conjointe des résistants corses, des Italiens et des éléments de l'Armée d'Afrique, et sans intervention des Anglo-américains qui débarquent en Italie à la même époque. L'île devient une base pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (août 1944) et aura un surnom, l'USS Corsica.
1961, France/Italie, Aventures
Réalisé par Anton Julio Majano
Scénario de Diego Fabbri, Fulvio Palmieri, Paul Andreota, Roberto Gianviti, Bruno Guillaume & Anton Julio Majano
Photographie d'Adalberto Albertini
Musique d’Angelo Francesco Lavagnino Décors d'Ivo Batelli & Fulvio Barsotti
Costumes de Maria Baroni
Montage de Georges Arnstam & Adriana Novelli
Scripte de Jeanette Cardone
Durée 1 h 55
Avec Geoffray Horne, Valérie Lagrange, Gérard Barray, Jean Servais, Amédeo Nazzari, Emma Danieli, Nerio Bernardi, Mario Feliciani...
Résumé : Après la chute de Napoléon, c'est la vendetta qui demeure la loi rigide de règlement des conflits entre grandes familles dans cette belle Corse. En 1822, Jérôme du chef du clan Sagona, fait massacrer la famille Franchi le jour du baptême des jumeaux Paul & Leone, qui survivent eux, à la tuerie. 20 ans après la vengeance des deux jumeaux séparés depuis la naissance va faire surface...
(The Longest Day)
1962, USA, Guerre
Réalisé par Ken Annakin, Andrew Marton, Darryl F. Zanuck & Bernhard Wicki
Scénario de Romain Gary, James Jones, David Pursall, Jack Seddon & Cornelius Ryan d'après son livre
Photographie de Jean Bourgoin, Henri Persin, Pierre Levent & Walter Wottitz
Musique de Maurice Jarre Décors de Léon Barsacq, Ted Haworth & Vincent Korda
Montage de Samuel E. Beetley
Son de Joseph de Bretagne, Jacques Maumont & William Robert Sivel Durée 3 h 20
Avec Eddie Albert, Paul Anka, Arletty, Jean-Louis Barrault, Hans Christian Blech, Bourvil, Richard Burton, Red Buttons, Pauline Carton, Sean Connery, Ray Danton, Irina Demick, Mel Ferrer, Henry Fonda, Steve Forrest, Gert Fröbe, Leo Genn, Jeffrey Hunter, Curd Jürgens, Alexander Knox, Peter Lawford, Fernand Ledoux, Christian Marquand, Roddy McDowall, Sal Mineo, Robert Mitchum, Kenneth More, Edmond O'Brien, Wolfgang Preiss, Madeleine Renaud, Georges Rivière, Robert Ryan, George Segal, Jean Servais, Rod Steiger, Richard Todd, Peter van Eyck, Robert Wagner, Stuart Whitman, Georges Wilson, John Wayne, Jean Champion, John Crawford, Mark Damon, Michel Duchaussoy, Frank Finlay, Bernard Fox, Bernard Fresson, Clément Harari, Edward Meeks, Alice Tissot, Lionel Vitrant, Dominique Zardi, Daniel Gelin, Françoise Rosay...
Résumé : Les préparatifs du débarquement en Normandie, dont la date est fixée pour le 6 juin 1944. Si les Allemands ne croient guère à une attaque alliée, la résistance se prépare déjà. Enfin, les premiers parachutistes se posent et les barges débarquent les soldats sur les plages normandes...
Prix & Récompenses :
Oscar 1963 : Meilleure photographie & meilleurs effets spéciaux.
Golden Globes 1962 : Meilleure photographie (Noir et blanc).
David di Donatello 1963 : Meilleur film étranger.
1997, France, Comédie
Réalisé par Philippe Harel
Scénario d'Eric Assous, Philippe Harel & Nelly Ryher
Photographie de Gilles Henry Musique de Philippe Eidel
Décors de Louise Marzaroli
Costumes d'Anne Schotte Montage de Bénédicte Teiger
Son de Laurent Poirier Casting de Bruno Levy
Scripte de Bénédicte Teiger
Durée 1 h 35
Résumé : Le GR 20 est un itinéraire de grande randonnée qui se pratique en Corse et traverse un paysage aussi pittoresque que varié. Pour l'emprunter il faut aimer la marche, la nature, les imprévus et ne pas être trop attaché à son confort. Trois garçons, deux filles, sourire aux lèvres et sac à dos arpentant le relief escarpé de l'île de Beauté, ça paraît simple. Mais la mixité pose quelques problèmes. Car au niveau sentimental, tout le monde est à la recherche de quelqu'un. Trouveront-ils la sérénité au bout du chemin ? Comme le dit Eric avec profondeur en parlant de ce pays magnifique : "C'est ici que tu sauras vraiment qui tu es"...
2003, France, Drame
Réalisé par Damien Odoul
Scénario de Antoine Lacomblez & Damien Odoul
Photographie de Pascale Granel
Décors de Michel Vandestien
Costumes de Annie Thiellement
Montage de Gwenola Heaulme
Son de Bruno Charier
Montage son de Stéphanie Granel & Nicolas Moreau
Durée 1 h 35
Avec Laetitia Casta, Benoît Magimel, Matteo Tardito, Yann Goven, Philippe Frécon, Sagamore Stevenin, Laurence Haziza, Valérie Dashwood, Charley Fouquet, Antoine Lacomblez, Damien Odoul...
Résumé : "Errance" d’un amour qui se cherche, tout comme ses personnages qui semblent vagabonder dans leur vie sentimentale... Année 1968, Jacques, qui est en état d'ivresse, roule à toute allure sur une route peu sûre du Gévaudan. Au même moment, Lou, sa femme, accouche avec difficulté dans un hôpital de la région. Elle est encore endormie lorsque naît leur enfant. C’est pourtant dans les bras d’une autre femme que Jacques cherche à oublier son existence... Ce couple à la dérive peut-il remonter à la surface et avoir encore le courage et le désir nécessaires pour faire de ce trio une famille unie ?...
L'ENQUÊTE CORSE
2004, France, Comédie
Réalisé par Alain Berbérian
Scénario de Christian Clavier & Michel Delgado d'après la bande dessinée de Pétillon
Photographie de Pascal Gennesseaux
Musique d'Alexandre Desplat Décors de Jean-Jacques Gernolle Costumes de Florence Sadaune
Montage de Véronique Parnet
Son de Pierre Lenoir
Mixage de Bernard Le Roux
Casting de Pascale Béraud
Scripte de Marie Gennesseaux
Durée 1 h 32
Résumé : Détective parisien branché s'estimant aussi irrésistible avec les femmes que dans le business, Rémi François alias Jack Palmer a finalement accepté la mission que vient de lui confier un obscur petit notaire de province : retrouver Ange Léoni, un citoyen corse introuvable qui a hérité d'un confortable pactole. Une véritable promenade de santé pour Jack Palmer rompu aux missions infiniment plus délicates. Mais à peine arrivé sur l'île de beauté, la promenade de santé va très vite devenir un parcours du combattant. Mystérieusement observé aux jumelles pendant son enquête, Palmer perd de sa superbe devant le mutisme local, les tournées d'alcool de myrthe, les indépendantistes qui le kidnappent, les gendarmes qui le molestent par erreur, une voiture pulvérisée et l'énigmatique Ange Léoni qui lui donne de mystérieux rendez-vous ratés...
2004, Comédie, Belgique/France
Réalisé par Jean-Loup Hubert
Scénario de Jean-Loup Hubert
Photographie de Renaud Chassaing
Musique de Pauline Hubert
Décors de Frédéric Duru
Costumes de Nathalie Lecoultre
Montage de Sandrine Deegen
Son d'Alain Curvelier
Mixage de Philippe Baudhuin
Montage son de Philippe Bluart
Scripte de Béatrice Greffet & Elsa Prioux
Durée 1 h 42
Avec Gérard Jugnot, Adriana Karembeu, Morgane Cabot, Sabrina Ouazani, Lucie de Saint-Thibault, Marc Andréoni, Alexandre Ibisk, Julien Hubert, Thérèse Liotard, Stéphane De Groodt...
Résumé : Dans l'autobus qui la transporte chaque semaine, Pauline, quatorze ans, se retrouve nez à nez avec Johnny Depp. Quand elle leur raconte son aventure, ses deux meilleures copines sont dubitatives. Lucie, la "psychopathe", expérimente des méthodes de suicide sur ses chats, et Lilia est une adolescente révoltée, parce que sa famille veut retourner vivre en Algérie et la marier de force avec un cousin. Prêtes à tout pour éviter le mariage forcé de leur copine, elles partent à la recherche de Johnny Depp et Vanessa Paradis, que la presse people annonce en villégiature quelque part en Corse. L'idée est de les convaincre d'intervenir dans les médias pour empêcher le sacrifice de Lilia sur l'autel de la tradition. Sur leur route, elles font la connaissance d'un couple qu'elles ne quitteront plus. Paolo et Laetitia. Il est vaguement imprésario, elle est gogo danseuse...
UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES
2004, France, Drame
Réalisé par Jean-Pierre Jeunet
Scénario de Jean-Pierre Jeunet & Guillaume Laurant d'après le roman de Sébastien Japrisot
Photographie de Bruno Delbonnel
Musique d'Angelo Badalamenti
Décors d'Aline Bonetto
Costumes de Madeline Fontaine
Montage d'Hervé Schneid
Son de Jean Umansky, Gérard Hardy & Vincent Arnardi
Casting de Pierre-Jacques Bénichou Durée 2 h 14
Avec Audrey Tautou, Gaspard Ulliel, Albert Dupontel, Jodie Foster, François Levantal, Bouli Lanners, Thierry Gibault, Philippe Duquesne, Dominique Pinon, Clovis Cornillac, Jérôme Kircher, Chantal Neuwirth, Denis Lavant, Dominique Bettenfeld, Jean-Pierre Darroussin, Marion Cotillard, André Dussollier, Ticky Holgado, Jean-Paul Rouve, Jean-Claude Dreyfus, Tchéky Karyo, Julie Depardieu, Michel Vuillermoz, Rufus, Michel Robin...
Résumé : En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la Somme. Comme des millions d'autres, il est "mort au champ d'honneur". C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait ! Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Un ancien sergent a beau lui raconter que Manech est mort sur le no man's land d'une tranchée nommée Bingo Crépuscule, en compagnie de quatre autres condamnés à mort pour mutilation volontaire ; rien n'y fait. Mathilde refuse de lâcher le fil. Elle s'y cramponne avec la foi du charbonnier et se lance dans une véritable contre-enquête. De faux espoirs en incertitudes, elle va démêler peu à peu la vérité sur le sort de Manech et de ses quatre camarades...
Prix & Récompenses :
César 2005 : Meilleur espoir masculin, meilleure actrice dans un second rôle, meilleure photo, meilleurs décors & meilleurs costumes.
European film awards 2005 : Meilleurs décors.
Prix Lumières 2005 : Meilleur réalisateur.
Les années 2010
2011, France/Belgique, Drame
Réalisé par Pierre Duculot
Scénario de Pierre Duculot
Photographie d'Hichame Alaouie
Direction artistique de Françoise Joset
Costumes de Gaëtane Paulus
Montage de Virgine Messiaen & Susana Rossberg
Mixage de Quentin Collette
Scripte d'Emilie Flamant
Durée 1 h 22
Avec Christelle Cornil, François Vincentelli, Jean-Jacques Rausin, Pierre Nisse, Roberto D'Orazio, Marijke Pinoy, Cédric Eeckhout, William Dunker, Marie Kremer...
Résumé : Christina, bientôt 30 ans, vit dans la région de Charleroi en Belgique, avec Marco, son petit ami. A la mort de sa grand-mère, elle hérite d’une maison en Corse. Dans son entourage, personne ne semble savoir pourquoi la vieille dame possédait cette maison. Sa famille presse Christina de vendre son bien. Mais elle s’y refuse. Elle veut comprendre pourquoi sa grand-mère lui a laissé cet étrange legs. Elle voit aussi en cet héritage une occasion unique de remettre en question sa vie monotone. Sur un coup de tête, elle part seule à la découverte de sa maison. Ce voyage va bousculer son existence. Et celle de ses proches...
2013, France, Comédie
Réalisé par Michaël Youn
Scénario de Michaël Youn, Dominique Gauriaud & Jurij Prette d'après une idée originale de Bernardo Barilli
Photographie de Stéphane Le Parc
Musique de Freaks
Décors d'Hind Ghazali
Costumes d'Olivier Bériot
Montage de Sandro Lavezzi & Nicolas Trembasiewicz
Mixage de Sébastien Pierre
Montage son de Germain Boulay
Scripte de Rachel Corlet-Soulier Durée 1 h 34
Avec José Garcia, Michaël Youn, Isabelle Funaro, Ary Abittan, Jérôme Commandeur, Vincent Moscato, Jean François Cayrey, Franck Gastambide, Moussa Maaskri, Philippe Ambrosini, Claude Perron, Frédéric Saurel, Marc Andréoni, Blanche Raynal...
Résumé : Muzafar et Feruz sont deux gentils bergers du Taboulistan. Afin de faire connaître son modeste pays sur la scène internationale, le fils du président décide de se lancer dans le terrorisme "publicitaire". Il confie aux deux bergers la mission de détruire la Tour Eiffel...